Auteur d'un livre intitulé J'ai frappé à la porte du temple..., Serge Abad-Gallardo, haut fonctionnaire, ayant longtemps exercé à Bastia, a donné une série de conférences en Corse pour exposer son message. Pour cet ancien frère, l'engagement maçonnique est inconciliable avec la foi catholique. Rencontre à l'occasion de sa venue au presbytère de Porto-Vecchio.
Vous avez passé 25 ans au seine de l'obédience Droit humain, quelles sont les raisons pour lesquelles vous êtes entré en franc-maçonnerie ?
Je crois que je cherchais des réponses à des questions existentielles comme tout un chacun. À l'époque, j'étais éloigné de la foi, catholique mais éloigné d'une foi fervente et authentique. J'étais croyant tout en me posant des questions. Dieu existe-t-il ? Et si oui quelle est sa nature ? Ensuite, les hasards de la vie font qu'on vous propose d'entrer en franc-maçonnerie. J'ai accepté, attiré par la recherche d'une forme de spiritualité. Or, en ce qui me concerne je n'ai pas trouvé de spiritualité dans mon engagement maçonnique et je pense qu'il n'y en a pas.
Lorsque l'on s'engage en franc-maçonnerie, le but est-il de trouver une forme de spiritualité ?
Pas nécessairement mais je pense que toute personne qui entre en franc-maçonnerie cherche des réponses à des questions d'ordre spirituel. C'était mon cas, je pensais y trouver une forme de spiritualité et des réponses à des questions existentielles.
Au-delà du fait que la franc-maçonnerie ne vous ait pas satisfait du point de vue spirituel, en quoi cet engagement vous empêchait-il de vivre votre foi catholique en parallèle ?
La franc-maçonnerie est d'essence immanente, tout part de l'homme pour revenir à l'homme, c'est inscrit dans les textes et c'est aussi l'expérience que j'en ai faite. C'est précisément ce pourquoi il ne peut donc y avoir de spiritualité dans la franc-maçonnerie. À l'inverse, dans la foi catholique, tout vient de Dieu, il y a donc une véritable transcendance. Et pour ce qui est de la contradiction formelle, doctrinale, entre engagement maçonnique et catholique, il suffit de rappeler que l'Église excommunie, aujourd'hui encore, les francs-maçons. Sauf à être un catholique tiède, n'obéissant ni au pape ni au Vatican, on ne peut donc pas être catholique et franc-maçon.
Entre la vérité recherchée et la vérité révélée vous avez donc fait votre choix ?
En franc-maçonnerie il est considéré que la vérité est inaccessible mais que chacun ne doit cesser de la rechercher. Il s'agit d'une vérité multiforme, que le maçon ne connaît pas mais recherche sans savoir où la trouver. Il est laissé à lui-même devant la vérité. La foi catholique, elle, met la personne non pas en face d'elle-même mais en face de Dieu, la vérité n'est rien d'autre que le Christ incarné. Elle est révélée, unique et intangible. Le chemin maçonnique n'est donc pas conciliable avec le chemin de foi puisqu'il ne saurait y avoir deux vérités métaphysiques. Si l'engagement est entier, alors il faut choisir.
Considérez-vous votre message comme l'expression d'une opinion personnelle ou une vérité globale ?
Je pense que c'est global sinon je n'aurais pas écrit ce livre, avec lequel je veux parler à la fois aux catholiques et aux francs-maçons, également pour que les catholiques sachent ce qu'est la franc-maçonnerie et inversement. Je n'ai pas de compte à régler avec la franc-maçonnerie, je pense même qu'elle est utile. Elle est simplement inconciliable avec la foi catholique mais libre à chacun de faire son choix entre les deux. C'est le message que je souhaite transmettre à travers ce livre et ce cycle de conférences.
Maxime Blanchard
Après 20 ans passés au sein des loges maçonniques, Serge Abad-Gallardo revient dans son ouvrage J'ai frappé à la porte du temple... sur son expérience et sur la grandeur de l'amour de Dieu qu'il a découvert depuis.
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